Lorsque Robert Lagacé m’a contacté en mai 2008 pour me sensibiliser à la présidence de l’AIAQ, il m’a fait part de la problématique de la formation en génie à la Faculté. Ce dossier a suscité mon intérêt.
Le constat était le suivant. Le département de génie rural n’existe plus, ayant été fusionné avec celui des sols en 1996 pour ne devenir qu’un programme. Il manque de professeurs en génie agroenvironnemental et en génie alimentaire. Il n’y a pas de programme de doctorat. Le programme de maîtrise manque d’outils de recherche. Un rapport d’évaluation indépendant de 2004 souligne bien cette lacune. A titre d’exemple, il n’y a plus de professeurs de constructions rurales à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l'alimentation de l’Université Laval depuis 2007.
Pour l’AIAQ, l’objectif est d’avoir un département de génie rural et agroalimentaire autonome avec des professeurs dans tous les secteurs d’avenir de notre profession, de combler les postes de professeurs en génie alimentaire et d’offrir un programme de doctorat.
La formation en génie rural et agroalimentaire est la base du développement de l’agriculture moderne tel qu’on la connaît aujourd’hui. Les finissants en génie de la faculté ont fait leur marque partout au Québec et à l’étranger et ça dans des secteurs différents. Les défis qui attendent notre profession sont nombreux et importants pour notre développement. L’environnement, les bioénergies, la transformation alimentaire, la salubrité des aliments, l’automatisation et les constructions rurales sont des secteurs en pleine croissance qui ont besoin de nous. Voir décroître la formation m’attriste et me motive.
Pour faire un bref historique, le département de génie rural comptait neuf (9) professeurs en 1990. Il y en avait quatre (4) en 2002-2003. En 2007, le professeur en constructions rurales M. Alfred Marquis prend sa retraite et il n’a pas été remplacé depuis. En 2008, il y a trois (3) professeurs en génie alimentaire. Un nouveau professeur en génie agroalimentaire a été engagé en 2011. Un nouveau doyen, M. Jean-Claude Dufour est nommé en 2011.
Les démarches de l’AIAQ
Au cours de ma présidence de l’AIAQ en 2008, j’ai organisé, le 14 novembre, une rencontre avec le doyen M. Jean-Paul Laforest. Près d’une vingtaine d’ingénieurs du milieu avaient répondu à l’invitation de l’AIAQ pour présenter nos attentes au doyen.
Nos revendications pour la création d’un département de génie agroalimentaire autonome, l’embauche de professeurs pour combler les besoins en formation entre autres en constructions rurales. La mise en place d’un programme de doctorat faisait aussi partie des demandes de l’AIAQ.
Le doyen, M. Laforest, nous avait indiqué que les moyens financiers de la faculté ne lui permettaient pas de corriger la situation de la formation en génie agroenvironnemental et agroalimentaire à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l'alimentation. Des démarches ont été entreprises par la suite avec le recteur M. Denis Brière pour influer un changement. Nos demandes sont restées sans issue.
La venue du nouveau doyen en 2011, M. Jean-Claude Dufour, a permis de relancer une discussion. Nous avons aussi impliqué, de façon plus importante, les différents partenaires de l’industrie qui ont été sensibilisés à l’importance de la formation en génie rural et agroalimentaire.
Ainsi, le président de la Coop Fédérée, M. Denis Richard, le président de l’UPA, M. Marcel Groleau, président général, la présidente du Conseil de Transformation Alimentaire et des Produits de Consommation (CTAC), Mme Sylvie Cloutier, le président directeur général de l’Association Québécoise de Nutritions Animales et Céréalières (AQINAC), M. Christian Breton, président du conseil, La Financière Agricole du Canada (FAC), M. Vincent Giard, vice-président des Opérations du Québec, l’Association des Négociants en Céréales du Québec (ANCQ Inc.)
M. Maurice Héneault, agr., directeur-général, l’Association Professionnelle en Nutrition des Cultures (APNC), M. Benoît Brunelle, agr., président du conseil, Les Consultants Yves Choinière Inc., M. Yves Choinière, ing.-agr., président, M. Cyrille Morvan, vice-président des opérations Gea Houle, PGA Experts Inc., M. Patrick O’Donoughue, ing., nous ont tous donné une lettre d’appui claire sur les besoins à l’Université Laval que l’industrie veut voir combler par la formation universitaire.
Depuis la nomination de M. Dufour comme doyen, j’ai été en contact presque hebdomadairement avec lui pour trouver la solution à ce besoin pressant pour le développement du Québec.
Un téléphone conférence avec M. Jean-Claude Dufour, M. Claude Lafleur, directeur général de la Coop Fédérée et moi, à l’automne 2011, a permis de démontrer à M. Dufour que le statu quo n’était pas la solution et que la réponse devait venir de l’Université. Dès lors, M. Dufour a proposé à l’AIAQ la création d’un département de génie des Biosystèmes autonomes dans la Faculté des sciences et de génie avec un programme de doctorat et l’engagement de professeurs pour combler l’offre de formation.
Le dossier a suivi son cours auprès du doyen de la Faculté des sciences et de génie et au niveau du recteur. Il y a maintenant un accord de principe pour la mise en place de ce nouveau département dès septembre 2012.
Selon le dossier préparé par M. Dufour, ce nouveau département ajouterait cinq (5) professeurs aux huit (8) déjà inscrits au programme actuel. Le dossier a été présenté par M. Dufour aux professeurs du programme actuel. La réception de ce changement important a été bien accueillie. Les démarches de l’AIAQ dans ce dossier très important ont porté fruit.
L’AIAQ avait commencé des démarches avec M. Camil Dutil auprès du doyen M. Laforest en 2004.
Il nous faut maintenant suivre la mise en œuvre de ce dossier pour s’assurer que les meilleures ressources seront engagées et que les outils nécessaires à la recherche seront mis en place.
Il sera important que les ingénieurs de notre industrie informent l’Université Laval de leurs besoins. Déjà les professeurs du programme de génie agroenvironnemental ont accepté la création de deux nouvelles chartes, soit bâtiments verts et aménagement de cours d’eau.
Je suis fier que l’AIAQ ait contribué à redonner au génie rural et agroalimentaire la place qu’il mérite dans le développement économique du Québec.
Luc Audet, ing.
Vice-président
Génie agroalimentaire, AIAQ